Historique
Grâce à la découverte de mosaïques à l'Abbaye de Sorde, aux anciens thermes du Pont d'Oly, à la villa romaine à Taron, il est possible de faire remonter l'établissement des premiers vignobles béarnais à l'ère de la civilisation gallo-romaine.
L'implantation et l'autorité des grandes fondations religieuses du Xe et du XIe siècles favorisent la naissance des grands crus par l'amélioration des méthodes culturales. La plus ancienne des chartes religieuses trouvée est celle de l'abbaye de St-Pée-de-Bigorre, fondée vers l'an mil par Sanche, Prince et Duc de Gascogne.
A partir du XIVe siècle, les vignobles de Jurançon sont gloire des coteaux, mais ce n'est qu'au XVIe siècle, sous l'impulsion donnée par Henri II d'Albret et Marguerite de Navarre, que le cru atteint sa plus grande renommée et c'est en 1553 que le Jurançon entre définitivement dans l'histoire de France par le Baptême du futur Roi Henri IV. Le 12 Décembre, Henri II frotte d'une gousse d'ail les lèvres du nouveau-né, et les humecte d'un Jurançon désormais voué à la célébrité.
« L'Amour sourit en voyant comme il tète au lieu de lait, le Jurançon nouveau ».
Le vin fit donc, assure-t-on, le génie diplomatique au futur roi de France, d'amour pour le peuple au plus populaire des souverains et d'esprit de conquête au Vert Galant.
Le baptême au Jurançon, instauré par Henri d'Albret, devint une tradition royale. Sous la Restauration, le 29 septembre 1820, Madame la Duchesse de Berry mettait au monde un Prince, le Duc de Bordeaux. Et c'est ainsi qu'au cours d'une cérémonie d'apparat, dans une magnifique salle des Tuileries, Louis XVIII fit boire au nouveau-né un peu de Jurançon, à l'exemple de son aïeul. Nous retrouvons, très près de nous, la même haute cérémonie à l'occasion du baptême du premier fils du Comte et de la Comtesse de Clermont, né le 7 février 1961 ; du fils aîné du Comte de Paris, en 1933 ; de ceux des deux fils jumeaux du Comte et de la Comtesse de Paris, à Rabat, en 1941.
Très apprécié de l'Europe du Nord, le vin de Jurançon "disparut" en 1924 avec la catastrophe du phylloxéra pour ne devenir qu'un vin de messe au début du XXe siècle.
C'est la Cave des Producteurs de Gan et quelques propriétaires, qui, année après année, rendirent tout son prestige à cette appellation. Grâce à une politique de sélection draconienne tant au vignoble qu’au quai de réception des vendanges, grâce à un parfait équilibre entre l’application de méthodes de vinification traditionnelles et l’emploi de matériel moderne, adapté à l’obtention d’une grande qualité, grâce à la mise en commun des moyens financiers, techniques et humains, la Cave des Producteurs de Jurançon a créé une dynamique de qualité et est devenue le porte-drapeau de ce petit vignoble de montagne au passé prestigieux.